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Avant-premiers et premiers pas au Séminaire - Denis LeBel

            Mes tout premiers contacts avec le Séminaire ont précédé la rentrée de septembre 1960. Ils eurent lieu fin juin ou début juillet, lors d’examens d’admission. Nous étions quatre jeunots qui terminaient leur 6e année à Pie-X dans la classe du professeur Raphaël Roussel. C’est donc Jacques Landry (la puce), René Saucier, Pierre Villeneuve et moi-même qui sommes retrouvés avec une centaine d’autres appelés dans l’étude de la Grande salle pour subir ces tests. Je ne me souviens pas avoir été stressé par ces épreuves. Ce dont je me souviens vivement, c’est du son de la boîte métallique qui signalait la fin des tests et de l’impressionnante salle avec ses centaines de gros pupitres. L’admission des trois mousquetaires de Pie-X était cautionnée en éléments latins quelques jours plus tard.

            La rentrée a été une initiation à la discipline, à la discipline lors de l’étude en particulier. En effet, relégué dans le fond sud-ouest de la salle avec comme voisin de pupitre le volubile Luc Pelletier, j'encaissai ma première lecture de notes du samedi, 5 et 7 pour LeBel d’Éléments C. Tabarnouche ! Retenue à l’un des premiers mercredis de congé. À cette même lecture, mon ami Jacques Landry d’Éléments A écopait aussi d’un magnifique 5 et 7. On s’est donc consolé à deux dans la cour du séminaire le mercredi suivant.

           Mais cette retenue n’a pas été la pire sentence disciplinaire à l’étude. Ce fut ma passion pour la grande littérature qui m’a perdu. Ce fut ma plus humiliante et plus coûteuse sentence disciplinaire. En effet, l’abbé Réal Pelletier, avec ses yeux télescopiques, m’a surpris à lire le plus passionnant des romans d’aventure qui soit, "La vallée des brontosaures", une science-fiction en plus d’être un Bob Morane ! Confiscation sur le champ. Rachat à la librairie Blais dès le lendemain. Rappelant l’événement lors du 150e en 2013 au maître de salle impliqué , la réaction fut pour le moins, froide.

           En retour sur cette dernière interdiction, comment l’imaginer aujourd’hui ? Ça résonne comme de la science-fiction. Fahrenheit 451 en vrai !

           Voici donc les donc les premières et tumultueuses péripéties d’un des derniers dans les rangs de doyens du 105e cours.

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